Le voile intégral en France
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En quoi le voile intégral et la laïcité en France sont ils contradictoires ?

. Avant la Révolution française de 1789, la France n'était pas un état laïque. L'État et la religion catholique étaient profondément liés. Le roi était sacré par l'Église catholique et il jurait de la défendre. La religion officielle de l'État était le catholicisme. Le gouvernement royal intervenait dans l'organisation de l'Église catholique en France.
Au XVIe siècle, l'apparition de la religion protestante provoque des guerres sanglantes de religion entre catholiques et protestants français.
En 1598, L'Édit de Nantes permet la pratique du protestantisme malgré des restrictions de localisation ce qui atténuera les tensions.
Cependant, en 1685, Louis XIV annule
l’Édit de Nantes et interdit la pratique
du protestantisme en France.
Certains protestant sont convertis
de force, d’autres émigrent, sont emprisonnés
ou prennent les armes et luttent pour se
défendre de l'armée royale.
Les autres religions (protestants et juifs)
qui existaient en France étaient illégales
et pouvaient subir des persécutions.
Il n'y a donc plus ni liberté de conscience
ni liberté de culte.
Depuis l'ordonnance royale de Villers-Cotterets de 1539, l'état-civil était tenu par l'Église catholique (registres de baptême, de mariages et de décès). Ainsi, les non-catholiques n'avaient pas d'état-civil.
Durant le XVIIIe siècle les idées des philosophes des lumières ont inciter la société à remettre en question le lien entre la religion et l'état. Les révolutionnaires décidèrent d'installer en France la liberté de conscience et de culte dès 1789.
. Depuis la Révolution française de 1789, la république effectue de nombreux changements.
En effet, les mairies doivent s'occuper de l'état civil (l'enregistrement des naissances, mariages et décès). Les cérémonies religieuses comme le baptême ou l'enterrement n'ont plus aucune valeur légale. Le mariage religieux ne doit être effectué qu'après le mariage civil. Cependant, les Églises chrétiennes continuent de tenir des registres de baptêmes et de mariages qui, en France, n'ont plus aucune valeur légale.
De plus, la Déclaration des droits de l'homme
et du citoyen de 1789 affirme que
« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions,
même religieuses pourvu que leurs manifestations
ne troublent pas l'ordre public établi par la loi » (article X)
Or, l'adoption de la constitution civile du clergé
(votée en 1791) permet au gouvernement politique
d'intervenir dans le domaine religieux
ce qui ouvre des conflits sanglants.
Mais le Concordat de 1801, va permettre
de ramener la paix religieuse.
Il proclame que le catholicisme est la religion
de la majorité des Français, mais il garantit
la liberté d'organisation et de pratique
religieuse pour les autres confessions .
. Au XIX èmes siècle,les républicains tentent de limiter l'influence de la religion dans la vie politique et en particulier dans l'enseignement primaire qui touche tous les habitants. Les lois dues a Jules Ferry au début des années 1880, affirment l'obligation scolaire, la gratuité de l'école primaire et la laïcité de l'enseignement public. Or les écoles confessionnelles subsistent et dans certaines régions concurrencent fortement les écoles publiques .
Suite à l'affaire Dreyfus (1894-1899) , de nombreux responsables et personnalités de l'Église catholique de France prirent violemment parti pour la culpabilité de Dreyfus (qui fut reconnu innocent) et d'autres tentèrent de le défendre comme Jean Jaurès.
Largement relayée, "l'Affaire" déchaîne la haine antisémite et déchire durablement la France de la troisième République. Dreyfus fut finalement blanchi et réhabilité.
Condamné, à tort, dans un climat d’antisémitisme, son innocence et sa réhabilitation vont conduire pour la première fois à l’inscription du principe de laïcité dans la loi en 1905. Désormais, la neutralité de la puissance publique en matière religieuse sera de mise.
Cet événement a mis en évidence deux modèles de laïcité opposant :
-L'un combatif , sytème laïque défendu par Émilie Combes, figure de l'anticléricalisme (=Personne opposée à l'intervention du clergé dans la vie publique) et annonciateur de la séparation entre l'église et l’État.
-L'autre recommande la séparation entre l’État et la religion dans l'estime de toutes les options spirituelle porté notamment par Aristide Briand (rapporteur de la loi de 1905), Jules Ferry (investigateur de l'école publique gratuite et laïque) et Jean Jaurès (rédacteur de la loi de séparation de l'église et de l’État).
En 1905, les dirigeants républicains décidèrent d'établir une loi qui affirme la séparation des Églises et de l’État et qui précise les conditions de fonctionnement des religions au sein de la République française. Désormais, les institutions religieuses ne peuvent pas avoir d'influence sur l'État et l'État ne doit pas s'occuper des affaires de l'Église.
. Aujourd'hui, chacun est libre de pratiquer la religion de son choix ou de ne pas en avoir. Mais cette pratique ne doit pas nuire aux droits d'autrui. Par conséquent, la liberté d'expression d'une religion dans l'espace public doit respecter l'ordre public. Mais les signes religieux ostentatoires sont interdits .





En Décembre 1894, Alfred Dreyfus, jeune officier juif est accusé d'avoir livré aux Allemands des documents secrets, et est condamné pour haute trahison. Quatre ans plus tard, Emile Zola relance l'affaire et clame l'innocence de Dreyfus. Il plaide avec la célèbre lettre "J'Accuse" adressée au Président de la République.
La France s'enflamme, les passions se déchaînent. Ce qui n'était qu'un fait divers a débouché sur un sévère affrontement :
les Dreyfusards, qui prônent les droits de l'homme et la notion de justice ; contre anti-Dreyfusards qui prônent l'honneur de l'armée et le bien fondé de l'état, mais de façon cachée, le tout est réalisé sur fond d'antisémitisme.
Il apparut de plus en plus clairement que certains militaires, cléricaux et antisémites s'efforçaient d'empêcher une révision du procès.


Couverture de 1904 du journal "républicain" et "anti-clérical" La Lanterne.
Le curé-vampire est perché sur le Sacré-Coeur, symbole de la réponse réactionnaire à la Commune